Responsable Formation : Comment dynamiser votre plan de formation grâce au Digital Learning ?
Digital learning : où en est-on aujourd’hui ?
E-Learning, blended-Learning, FOAD, gamification, intelligence artificielle, réalité virtuelle, plateformes LMS… le champ lexical inhérent à la digitalisation de la formation et plus généralement à la transformation digitale des pratiques pédagogiques n’en finit pas d’enfler !
Par certains côtés, ceci n’est pas sans rappeler le début des années 2000, lorsque les sociétés de développement et d’édition de logiciels ont cru bon de se précipiter – souvent sans stratégie ni recul nécessaires – dans ce qu’il était alors convenu d’appeler les « nouvelles technologies de l’Internet ».
Et l’on a pu assister à cette époque à une frénésie sans précédent où de jeunes webdesigners arrivaient à rivaliser sur certains marchés grâce à l’esthétique de leurs sites vitrines avec des sociétés d’ingénierie logicielle qui tentaient de parer les algorithmes complexes de leurs applications d’un vernis 2.0., histoire de dire au marché : « nous aussi, on est dans le coup. On a su prendre le train des nouvelles technos ! »
Qu’en est-il advenu ?
Eh bien, les webdesigners ont continué d’œuvrer dans la création d’interfaces graphiques pour des sites vitrines et les SSII – qui se sont entretemps renommées ESN (Entreprises de services du numérique) – ont poursuivi le développement d’applications de plus en plus complexes, bénéficiant de la croissance exponentielle de la puissance des processeurs, de celle des mémoires de masse dont le « Cloud » a supprimé les limites et des plateformes de développement qui ont su rapidement intégrer les outils et composants web qui ont permis au programmeur (terme aujourd’hui désuet) de se concentrer davantage sur la logique de ses algorithmes et la performance de son code que sur l’habillage « html » de ses applications.
Bref, chacun son métier !
Transformation numérique : un retard sensible, certes, mais une tendance réelle
De la même façon, dans un contexte général où reconnaître que la France a pris un retard sensible dans sa transformation numérique devient un lieu commun, les acteurs de la formation semblent aujourd’hui pris de la même frénésie pour foncer tête baissée dans la digitalisation de la formation, sans avoir nécessairement engagé une réelle démarche stratégique en la matière. Cette posture réactive, souvent dictée par l’inquiétude sourde du « si je ne prends pas le train du digital aujourd’hui, demain il sera trop tard… » peut conduire à de sérieuses déconvenues, voire de véritables échecs pour les organisations concernées, amplifiant ainsi pour le futur la résistance au changement de la part des collaborateurs.
Qui est donc concerné ?
Tout d’abord, les organismes de formation, c’est une évidence ! Véritables locomotives du marché de la formation, ces sont les principaux influenceurs auprès des entreprises et des apprenants. Or, on constate que, toutes tailles confondues, près de 2/3 de ces organismes de formation français ne proposent encore que des formations en format présentiel à leurs clients. Ils ont parfaitement saisi l’inéluctable orientation du marché vers le digital learning et pourtant l’offre de formation tarde à s’ajuster à la demande, cultivant ainsi les traditionnelles modalités présentielles.
Les entreprises quant à elles sont de plus en plus séduites par le format digital. Une récente enquête conduite par l’ISTF (Institut des métiers du blended learning) auprès de 400 entreprises françaises montre clairement que le premier facteur de motivation de ces structures (43%) en faveur du digital learning est la réalisation d’économies sur leur budget formation. Arrive ensuite la volonté de ces structures de moderniser leur image (40%), loin devant leur motivation à suivre les tendances (15%) et la posture défensive du « c’est la fin imminente du face à face en présentiel » (2%).
Si les entreprises ont bien compris le levier d’économies qu’offre le digital learning, leur appétence pour les modalités numériques de la formation relève d’autres enjeux : la souplesse dans l’organisation des formations, la productivité des formateurs dans l’élaboration des contenus en mode collaboratif et le moyen de former les salariés rapidement, massivement et continuellement.
Le format e-Learning plébiscité par les apprenants, avec quelques conditions…
Les apprenants sont directement concernés. Selon le Baromètre Cegos 2018 « Transformations, compétences et learning : quel contrat d’avenir ? », les salariés semblent plutôt ouverts à ce type de dispositif.
A la question : « quels sont les moyens les plus efficaces pour développer les compétences ? » 44% réclament un accès à des ressources en ligne (documents, articles, vidéo et autres modules).
Cet engouement des apprenants pour le format du digital learning s’accompagne néanmoins d’un certain nombre de réserves et de conditions. En effet, si la souplesse de ces modalités digitales – qui permettent de suivre une formation « à la carte » avec un degré de liberté appréciable – constitue un attrait incontestable pour les apprenants, la majorité d’entre eux se montre très vigilante sur un certain nombre de points : tout d’abord, l’apprenant doit se sentir concerné par la thématique de la formation qui doit impérativement être en lien avec ses problématiques propres.
Ensuite, de récentes études montrent que l’apprenant adhère d’autant mieux au format numérique que les formations qu’il suit prévoient la présence d’un tuteur. Enfin, les apprenants sont demandeurs d’un véritable accompagnement du changement et d’une communication renforcée de la hiérarchie et des DRH pour les aider à intégrer au mieux ces nouvelles modalités.
En effet, ce format de formation à distance offre certes plus d’autonomie et de flexibilité à l’apprenant, mais exige par ailleurs de sa part une implication personnelle plus importante dans la formation.
Le salarié en formation devient ainsi acteur de son propre apprentissage au cours duquel sa progression sera mesurée et suivie par sa hiérarchie. Les fréquents jalons d’évaluation auxquels l’apprenant devra se soumettre tout au long de sa formation ne lui permettront pas de se soustraire à la moindre séquence de la formation.
Cet effet « tunnel » que peut ressentir l’apprenant devra être prévenu par la DRH de l’entreprise et son service formation, dans une démarche de communication et d’accompagnement des salariés, pour s’assurer de leur adhésion aux nouvelles modalités qu’induit le format digital.
Quels avantages procure le e-Learning ?
Réduction des coûts pour l’entreprise, attractivité pour l’apprenant
L’accélération de la transformation digitale des entreprises impacte sans surprise le monde de la formation professionnelle dont les acteurs commencent à sortir du schéma traditionnel de la formation présentielle en salle. Grâce à un bouquet très diversifié de technologies et de dispositifs digitaux, l’e-learning constitue un format de formation innovant qui offre à bien des égards des modalités d’apprentissage attractives et efficientes.
Se former en ligne à partir d’un simple navigateur internet présente des avantages immédiats aux yeux des apprenants et de leurs employeurs, qui voient là une opportunité sans précédent en termes d’accessibilité, d’efficacité et de souplesse de déploiement, le tout dans une logique de réduction importante des coûts pédagogiques et logistiques des actions de formation.
Ainsi, le salarié pourra suivre une formation depuis un ordinateur, une tablette ou son smartphone, selon un rythme qu’il pourra lui-même définir, s’affranchissant de fait des contraintes de déplacement et d’horaires, souvent peu compatibles avec une activité professionnelle chargée et des obligations familiales incontournables.
Ajoutons à cela l’attractivité et la diversité incontestables des supports numériques (vidéos, serious games, classes virtuelles interactives, webinaires, etc.) et la liberté pour l’apprenant de revenir à son gré et en toute discrétion sur un passage vidéo mal assimilé, et l’on comprend aisément que le sempiternel format du ternaire présentiel « formateur/salle de cours/vidéoprojecteur » prenne immédiatement un sacré coup de vieux !
Organismes de formation : une opportunité de s’élever dans la chaîne de valeur
Si du point de vue des entreprises et des apprenants, le e-Learning semble avoir la côte, les organismes de formation et les formateurs indépendants ne sont pas en reste.
En effet, au-delà de l’effet de mode qui pousse les uns et les autres à prendre les vents favorables du digital learning, les modalités 2.0. permettent aux professionnels de la formation de moderniser leur offre et leur image, et, sous réserve de bien en maîtriser les technologies et les codes, leur donnent une réelle opportunité de progresser dans la chaîne de valeur, de délivrer des formations plus attractives et efficientes et de tout simplement rester dans le marché !
En poussant le modèle à son paroxysme, les formateurs pourront même envisager d’offrir une prestation plus individualisée à partir d’outils et de supports pédagogiques standardisés et largement diffusés. Et autant le reconnaître franchement : les générations X, Y ou Z ne pourront définitivement plus entrer dans le cadre conformiste de la formation traditionnelle ! Pour autant, il ne s’agit pas de confondre digital-learning et e-learning.
En effet, les ateliers présentiels seront toujours très appréciés, pour peu qu’ils s’inscrivent dans un contexte digital dans lequel les outils numériques les rendront d’autant plus attractifs.
Ainsi, les technologies dites « virtuelles », qu’il s’agisse d’intelligence artificielle ou de réalité virtuelle, vont permettre de construire des programmes de formation interactifs grâce auxquels les apprenants pourront être placés en situation réaliste de leur environnement de travail, ou même appliquer des gestes techniques précis conformes à la réalité.
A l’instar des jeux vidéos, les simulateurs logiciels permettront même à court terme de proposer des apprentissages interactifs équipés de systèmes de feed-back temps réel.
Quels sont les enjeux de l’e-learning pour l’entreprise et ses salariés ?
Les nombreux atouts du digital-learning en général et de l’e-learning en particulier ne sont plus à démontrer, tant ces technologies numériques apportent des avantages prégnants à l’entreprise et à ses collaborateurs.
S’intégrant parfaitement au plan de formation de l’entreprise et désormais éligibles au financement de la formation professionnelle continue, les modalités de l’e-learning permettent de s’affranchir de la présence physique d’un formateur, de l’organisation logistique et du coût des salles de formation, du déplacement et de l’hébergement des salariés.
Sans compter, l’économie de temps et de fatigue pour les apprenants et la souplesse induite par la disparition des horaires rigides et souvent peu pratiques.
Par leur accessibilité inégalée depuis n’importe quel terminal disposant d’une connexion internet (ordinateur, tablette ou smartphone), les formations e-learning vont offrir une qualité d’apprentissage supérieure à celle du format traditionnel, par le rythme d’enseignement qui pourra être individualisé et adapté à chaque collaborateur.
Dans ces conditions, des cycles de formation au long cours deviennent abordables pour des cadres débordés ou des salariés itinérants que sont par exemple les commerciaux ou les technico-commerciaux.
La rupture avec les contraintes et la monotonie de l’enseignement classique
L’apprenant peut à sa guise s’arrêter quand il le souhaite et reprendre plus tard le suivi de sa formation au point précis où il l’a interrompue.
Contrairement à la formation traditionnelle, l’apprenant pourra stopper la vidéo, revenir en arrière, revisualiser une même séquence plusieurs fois, et ce au rythme qu’il souhaite et en toute discrétion, sans subir la cadence imposée par le collectif d’un séminaire présentiel.
Pour autant, il ne s’agit pas de réduire le format e-learning à l’isolement et à l’abandon de l’apprenant. Les plateformes LMS (Learning Management System) intègrent des dispositifs de communication très interactifs qui, au contraire, vont renforcer le lien entre l’apprenant et le formateur qui pourront interagir tout au long de la formation.
Ainsi, dès que l’apprenant rencontre une difficulté de compréhension sur une séquence vidéo, il lui suffit d’interpeler le formateur en lui adressant en direct un message par chat, e-mail, etc.
En outre, la diversité des activités proposées dans le cadre d’une formation e-learning rompt avec la monotonie d’un enseignement classique, favorisant ainsi la progression de l’apprenant et sa capacité d’assimilation et de mémorisation à long terme.
Soulignons enfin qu’en ciblant les besoins spécifiques de l’apprenant, le format de l’e-learning favorise une approche individualisée plus efficace et qu’une méthode pédagogique fondée sur la répétition des usages et les rappels de principe – comme le confirment les dernières études en matière de neurosciences – permettra de renforcer l’ancrage mémoriel des apprentissages.
La formation présentielle : un modèle périmé ?
Mais finalement, face à tant de vertus, le format présentiel ne serait-il pas définitivement condamné ?
Nous soutenons que NON et bien au contraire, dans un contexte de digitalisation des apprentissages, l’atelier présentiel prend une nouvelle dimension, bien plus profitable à l’apprenant.
En effet, à condition de refondre le contenu pédagogique classique selon une méthode adaptée aux modalités digitales, les phases e-learning et présentielles peuvent se compléter positivement et entrer en synergie.
Les séquences e-learning permettent d’immerger l’apprenant dans les notions fondamentales et de s’assurer de son niveau d’assimilation par des quizz en ligne bien adaptés ; les phases d’atelier permettent au formateur d’augmenter la valeur ajoutée de son action pédagogique, en s’attachant à développer, dans le temps présentiel, exercices d’application et cas pratiques, en individuel ou en groupe, en tenant compte de la progression de chaque apprenant enregistrée dans la phase e-learning.
Le formateur devient un coach à part entière !
Productivité, agilité et sécurité : des enjeux considérables pour les entreprises
Pour les entreprises, le digital-learning constitue un enjeu considérable car il leur ouvre des perspectives nouvelles, bien au-delà de l’intérêt économique et logistique qu’il revêt et qui constitue, rappelons-le, leur premier facteur de motivation pour franchir le pas.
D’abord, les DRH et responsables formation vont disposer désormais des fonctions et des données nécessaires au suivi en temps réel de la progression des salariés en formation, de leur assiduité, de leur assimilation des enseignements et de leur niveau d’engagement.
Dans ces conditions, les services formation des entreprises disposeront de tableaux de bord leur permettant de suivre l’évolution d’un certain nombre d’indicateurs de pilotage : niveau d’efficacité d’une formation par référence aux objectifs qualitatifs et quantitatifs du plan de formation, mesure de la qualité des formations perçue par les apprenants, taux d’assiduité aux formations, évolution des niveaux d’assimilation et de rétention des apprentissages, etc.
Les DRH et responsables formation auront accès de façon directe et interactive aux résultats des évaluations de l’apprenant, leur permettant ainsi d’engager des actions particulières à son égard en cas de difficulté que le collaborateur rencontrerait dans son apprentissage.
Ensuite, l’entreprise a beaucoup à gagner sur le terrain de la productivité, de l’organisation du travail et de la sécurité de ses salariés. En effet, les modalités de l’e-Learning vont permettre aux salariés de rester sur leur lieu de travail pour suivre leurs formation digitales, dont les séquences courtes (de 20 à 30 minutes) pourront aisément se positionner dans la journée de travail.
Ainsi, un collaborateur en formation pourra dans une même journée suivre sa formation et néanmoins assister à une réunion importante, répondre à l’appel urgent d’un client ou finaliser une tâche importante. Les organisations ne seront plus pénalisées par l’absence des salariés en formation.
Outre cette flexibilité nouvelle offerte par le digital-learning dans l’articulation des temps de travail et des phases de formation, il est certain que les collaborateurs subiront moins les contraintes et la fatigue liées aux déplacements vers un centre de formation et seront, de fait, bien moins exposés au risque routier.
Sur le plan managérial, il sera important que le collaborateur inscrit sur un parcours e-learning soit accompagné et guidé par sa hiérarchie et la DRH, par un exposé préalable clair des conditions et modalités de la formation.
En particulier, il sera essentiel de préciser au salarié les règles du jeu et le mode de fonctionnement, notamment : les temps réservés à sa formation, les conditions de récupération s’il doit suivre une partie du cursus digital en dehors de son temps de travail, le séquencement des évaluations en ligne, etc.
Transformation digitale de la formation : définir avant tout sa stratégie !
Pour conclure, les entreprises ont un intérêt prégnant à inscrire leur plan de formation dans une démarche volontaire de digital-learning : économies immédiates sur le coût direct des formations, efficience renforcée des actions de formation grâce aux différentes modalités digitales, meilleure productivité des collaborateurs qui restent sur leur lieu de travail, optimisation de l’organisation du temps de travail, valeur ajoutée accrue des DRH et des responsables formation dans le pilotage de la formation et le coaching des apprenants, etc.
Autant de leviers efficaces et désormais accessibles à toutes les entreprises, qui placées devant le défi de leur agilité et de leur compétitivité dans un environnement économique plus complexe et incertain que jamais, doivent s’inscrire dans une logique d’amélioration continue dont l’un des facteurs clés est l’apprentissage permanent des collaborateurs, qui s’avèrera d’autant plus efficace que les modalités digitales en seront le socle.
Mais pour atteindre ce but, l’entreprise devra veiller à inscrire la transformation digitale de son plan de formation dans une réelle démarche stratégique qui permettra de mettre en ligne les moyens pédagogiques et technologiques avec les objectifs du plan.
Sans omettre naturellement la dimension essentielle d’accompagnement du changement à l’égard des collaborateurs apprenants, dont l’adhésion aux nouvelles modalités du digital-learning constitue une condition sine qua non au succès du projet.
Ne tardez plus à engager la démarche. PSP learning vous accompagne dans la conception, la réalisation et la mise en œuvre de votre stratégie de formation digitale !
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