Un engouement sans précédent pour la création d’entreprise

En 2017, près de 600 000 entreprises ont été créées en France, en progression de 7 % par rapport à 2016. Parmi elles, 350 000 sont des sociétés « classiques » et 250 000 des entreprises individuelles (classiques et micro-entreprises). Hors micro-entrepreneurs, seules 7 % des entreprises sont employeuses au moment de leur création. Elles démarrent leur activité avec 2,6 salariés en moyenne. Les créateurs d’entreprises individuelles sont de plus en plus jeunes ; en 2017, 37 % ont moins de 30 ans. 

En dehors de ces chiffres qui tendent à montrer que la création d’entreprise connaît un essor jamais connu de mémoire d’INSEE, quelles sont les raisons qui motivent ces nouveaux entrepreneurs ?

Donner du sens à son travail

Il semble que devenir son propre patron, donner du sens à son travail dans la recherche d’un accomplissement personnel et rester seul maître de son organisation constitue une motivation majeure chez les candidats à la création, qui sont souvent séduits, au début de l’aventure, par l’idée de s’extraire d’un système hiérarchique contraignant… avant de réaliser dans leur nouveau costume de chef d’entreprise, qu’ils vont malgré tout devoir rendre des comptes : aux clients, aux partenaires, aux associés, à la banque.

Générer des revenus et construire un patrimoine

Même si la création d’entreprise va permettre à certains de se consacrer à leur passion et de tenter d’en vivre, les aspects financiers et patrimoniaux font partie des facteurs clés dans la décision de passer à l’acte. Il s’agit de construire son propre outil de travail qui a une double vocation : générer des revenus par le salaire et les dividendes, mais aussi créer une valeur patrimoniale qui pourra être réalisée à terme par la cession de l’entreprise.

Une nouvelle loi incitative

A travers la loi pour « la liberté de choisir son avenir professionnel », adoptée le 1^er août 2018, le gouvernement entend clairement inciter à la création et la reprise d’entreprise : en leur ouvrant droit désormais à une indemnisation en cas de démission dans le cadre d’une démarche de reconversion professionnelle et/ou de création/reprise d’entreprise, cette nouvelle loi permettra aux salariés porteurs de projet de bénéficier de ce dispositif une fois tous les cinq ans, sous condition de validation dudit projet par une commission interprofessionnelle paritaire régionale puis de contrôle par Pôle emploi.

De l’idée originale à la création de l’entreprise : un passage parfois délicat

Cela étant, la question de la validation du projet reste entière. Passer du concept à la réalisation entrepreneuriale d’une idée, voire d’un rêve n’est pas toujours évident. En effet, nombreux sont les créateurs d’entreprises qui mettent la charrue avant les bœufs en commençant par s’intéresser au statut juridique de leur future entreprise et à vouloir lever des fonds, avant même de s’être posé les questions de fond. De l’aveu même de la responsable d’un réseau d’accompagnement à la création, il lui arrive parfois de recevoir des candidats à la création… sans projet ! Leur démarche étant de créer une entreprise sans avoir une idée très précise de l’activité qu’ils souhaitent développer !

Pourquoi faire un bilan personnel est primordial pour votre réussite ?

La première étape, souvent négligée, est de faire votre bilan personnel. Sans concession. En tentant de répondre aux questions suivantes : qu’est ce qui me pousse réellement à vouloir créer une entreprise ? Quels sont mes atouts, mais aussi mes points faibles, dans les domaines technique et commercial bien-sûr, mais aussi en matière de gestion et de management ? Mon niveau de compétences, de savoir-faire et d’expérience est-il suffisant pour me lancer dans l’aventure ? Cette analyse personnelle qui est incontournable va permettre au porteur de projet que vous êtes d’identifier vos points forts et vos limites, et de chercher des solutions palliatives au tout début de la démarche : l’appui d’experts extérieurs, certaines ressources clés à recruter dès le départ, mais aussi et surtout vous former ! 

Ne pas hésiter à suivre des formations

On ne recommandera jamais assez à un entrepreneur débutant de s’engager le plus tôt possible dans une démarche de formation, notamment dans les domaines de la gestion, de la finance, du management et de la construction stratégique. Vous pourrez privilégier des formations courtes et pratiques, fondées sur des méthodes pédagogiques efficaces, idéalement en format digital (e-learning) qui vous permettront de vous former à votre rythme, sans contrainte de temps ni de lieu.

Votre projet d’entreprise : parlez-en !

Autre étape liminaire d’importance : parlez de votre projet ! D’abord à votre entourage familial et vos proches. En effet, vous allez devoir anticiper les effets que l’aventure de la création d’entreprise ne manqueront pas d’avoir sur votre vie quotidienne. Une implication nécessairement totale dans votre projet vous rendra fatalement moins disponible pour vos proches ! Et cela fait partie de vos responsabilités immédiates que de bien préparer votre entourage pour en obtenir la compréhension et le soutien incontournables, face à un ressenti d’isolement et de solitude que vous pourrez éprouver dans les premières phases du lancement. Pour impliquer positivement votre entourage familial, et plus particulièrement votre conjointe ou conjoint, il faudra prendre soin de bien lui expliquer les enjeux du projet d’entreprise et les efforts que tous devront consentir pour le rendre réalisable. Ainsi, vous serez mieux compris dans vos moments de blues, tout comme dans vos accès d’enthousiasme ! 

Construisez votre « pitch elevator »

Par ailleurs, ne manquez pas une occasion de communiquer sur votre projet et son avancement à l’endroit de l’environnement économique, qu’il s’agisse de vos futurs clients potentiels, fournisseurs stratégiques et partenaires financiers qui seront déjà bien informés de votre démarche au moment de soutenir votre business plan. Pour cela, il est vivement conseillé de bien structurer son « pitch elevator » pour qu’en quelques minutes vos interlocuteurs cernent bien votre projet et en retiennent le fameux « bénéfice client » qu’ils pourront en retirer : accroche, problématique, solution apportée et, en conclusion, « appel à l’action ».

Vous avez validé l’ensemble de ces points ? Vous voici donc prêt à vous engager dans les premières étapes du parcours de création de votre entreprise !

Une règle d’or : ne brûlez pas les étapes !

Vous l’avez compris, la création d’une entreprise est un projet qui demande de la réflexion, de la préparation et de la méthode pour être en mesure de prendre les bonnes décisions, à chacune des étapes du parcours. Tout cela, en évitant les écueils dont il est jalonné. Et cela n’a rien d’exceptionnel ! On verrait mal un navigateur s’engager sur un Vendée Globe sans s’être minutieusement préparé pour cela : les différentes options de route à suivre en fonction de la météo et de la stratégie des autres concurrents, au parfait grément du bateau, en passant par une condition physique et mentale sans faille.

La méthode infaillible en 10 étapes

 Pour cela, il vous faudra procéder étape par étape, et dans le bon ordre !

1) Formalisez votre Projet Stratégique : segmentation, positionnement et objectifs par DAS.

2) Evaluez les moyens techniques, humains, commerciaux et structurels nécessaires.

3) Construisez votre business-model, vos plans d’actions et votre communication.

4) Traduisez tout cela en flux économiques et financiers par un business-plan cohérent.

5) Comparez et optez pour un statut juridique.

6) Bouclez votre plan de financement.

7) Validez le montage définitif de votre projet d’entreprise.

8) Définissez le lieu d’exercice d’activité de l’entreprise.

9) Rédigez les statuts de la société.

10) Engagez les formalités techniques et juridiques de la création de votre entreprise.

Quelques erreurs à éviter absolument

Vous pensez toucher au but et votre rêve d’entrepreneur va enfin se concrétiser. Attention cependant de ne pas vous égarer dans l’enthousiasme du démarrage, car il faudra maintenir le cap de votre stratégie et éviter de tomber dans certains pièges pour transformer l’essai ! Voici un petit vade-mecum des erreurs les plus courantes à ne pas commettre.

1. Être impatient 

Formaliser son projet stratégique, construire le business plan, boucler son financement, décrocher les premières commandes… toutes ces opérations demandent du temps. En moyenne, les professionnels de l’accompagnement à la création d’entreprise estiment à une année le temps nécessaire à l’accomplissement de toutes ces étapes. Faire l’impasse sur l’une d’entre elles ou en bâcler une autre peut rapidement conduire à l’échec. Accordez-vous du temps pour donner à votre projet toutes les chances de réussite !

2. Ne pas établir son budget personnel

Avant de faire le grand saut, assurez-vous de vos capacités à survivre ! Idéalement, il est recommandé de disposer des ressources suffisantes pour couvrir les charges fixes de votre foyer (loyer, remboursement de prêts, impôts, alimentation, etc.) pendant une année, le temps souvent nécessaire à l’entreprise naissante de générer ses premiers cash-flows stables. 

3. Négliger la relation bancaire

Certains commettent l’erreur d’ignorer leur partenaire bancaire dans la phase de création, bien souvent au motif que les investissements peuvent être autofinancés par leurs apports initiaux. Deux remarques à ce propos : d’abord, le banquier n’est pas qu’un simple bailleur de fonds. Il est un véritable partenaire pour le chef d’entreprise qui doit, le plus tôt possible, établir une relation de confiance avec lui. Et même si votre projet doit être autofinancé, soumettre votre business plan au banquier constitue pour lui un signal fort dans votre volonté de construire une telle relation. Le jour où de nouveaux besoins de financements apparaîtront, votre demande sera d’autant plus accessible par la banque qu’elle aura eu connaissance de votre dossier. Ensuite, même si vos apports sont suffisants, n’hésitez pas à financer dès le départ une partie de vos investissements par un emprunt bancaire de moyen terme, dont les taux actuels sont très attractifs. Ceci vous permettra de conserver un niveau de fonds de roulement plus confortable et vous disposerez d’une réserve de trésorerie bien appréciable si vos premières facturations prennent un peu de retard…

4. Travailler en mode « cocooning » et manquer de discipline

Si vous démarrez seul votre activité et que vous avez décidé d’attendre que votre modèle économique ait fait la preuve de sa résistance pour pouvoir vous développer et embaucher, vous serez tenté de vous installer dans un premier temps à votre domicile. Ceci vous permettra d’alléger sensiblement les coûts d’hébergement de la nouvelle société et de faciliter son décollage. Attention toutefois à vous installer dans un espace dédié et fermé, et non pas dans la pièce de vie de la maison face à la télé ! Travailler chez soi sous-tend de s’imposer une réelle discipline dans ses horaires de travail et de bien séparer son activité professionnelle des tâches domestiques…

Une bonne alternative à la maison reste un espace de coworking qui présente le double avantage d’être économique et permet à l’entrepreneur de rompre l’isolement et d’être au quotidien en contact avec d’autres dirigeants en lancement, avec lesquels il pourra partager les expériences et les pratiques et commencer à construire un réseau.

5. Ne pas se reposer

N’en doutez pas : vous pourriez vous consacrer à votre entreprise 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ! Mais vous ne tiendriez pas très longtemps à ce rythme et votre santé, toute comme celle de votre entreprise, s’en ressentirait très rapidement. Apprenez à faire des breaks : une pause de 5 minutes toutes les heures pour respirer et vous ressourcer, un temps de sommeil minimum et quelques belles balades le week-end : votre productivité et votre efficacité n’en seront que meilleures !

6. Ne pas organiser son temps

Au début de votre activité vous risquez de devoir tout faire par vous-même. Développer le carnet de commande évidemment, mais aussi assumer les tâches administratives de tout bord, négocier avec les fournisseurs, assurer la prospection commerciale, enchaîner les rendez-vous client, etc. Très rapidement, vous risquez d’être débordé, de manquer des rendez-vous, bref de perdre en efficacité et en lucidité à trop garder la tête dans le guidon ! Utilisez impérativement un agenda qui vous permettra de planifier vos journées, de hiérarchiser les priorités et de réserver des plages de temps fixes pour les tâches récurrentes. Une bonne organisation de votre temps permettra de chasser vos voleurs de temps clandestins, de réduire sensiblement votre stress et d’être plus efficient dans vos journées de travail.

7. Négliger sa protection sociale et juridique

Ne vous oubliez pas ! Votre nouveau statut de dirigeant d’entreprise vous impose de vous occuper à temps de votre protection sociale et juridique. Vis-à-vis de l’assurance maladie, de la complémentaire santé, de la prévoyance et de la retraite. Mais aussi, en regard de vos nouvelles responsabilités civile, commerciale et pénale en qualité de dirigeant. N’hésitez pas à consulter un courtier en assurances qui saura vous conseiller sur la meilleure stratégie à suivre en fonction de votre situation patrimoniale et familiale. 

8. Oublier de se former

Votre propre formation est l’un des facteurs clés dans la réussite de votre projet. Certes, vous détenez un métier, un savoir-faire technologique, un talent reconnu par vos clients et c’est bien la raison qui vous pousse à créer votre entreprise. Mais vous abordez aussi un tout nouveau métier : celui de chef d’entreprise, qui au-delà de vos compétences « métier » avérées, nécessite que vous vous formiez au management, à la stratégie et au marketing, à la gestion financière, au pilotage de la performance, aux techniques de vente, à la communication, etc.

Pour vous orienter dans cette démarche, PSP Learning vous propose des formations courtes et efficaces qui vous permettront d’acquérir à votre rythme les outils et méthodes pour avancer avec efficacité et sécurité tout au long de votre parcours de création d’entreprise. 

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